La Bourgogne est située au centre-est de la France, sur un axe de passage entre le Nord et le Sud. Un peu plus agricole que la moyenne nationale, la Bourgogne reste aussi une région de tradition industrielle. L’Auvergne répond à peu près aux mêmes caractéristiques, elle-même longtemps marquée par son caractère montagneux. Ces deux régions sont considérées comme des territoires ruraux et assez peu dynamiques, bien que centraux et passagers ; la zone est qualifiée d’Entre-deux, loin de l’attraction du Sud et du dynamisme du Nord.
Avec les sites carriers de Gilly s/Loire et Diou, l’homme a gravé une signature sans donner d’acquisiteur, sans se soucier de leur destination future. Les anciennes carrières et sites industriels qui mitent ces régions ont une image d’abandon ensauvagé. Là où toute une génération s’est affairée à une époque, les carrières et les bâtiments industriels deviennent dans de nombreux cas, aujourd’hui, des fosses humides, des dépôts anarchiques.
L’activité minière exploitant les nombreux filons du territoire et les grandes carrières de marbre puis de calcaire ont longtemps fait vivre le commerce fluvial sur ce coude de Loire, ainsi que des centaines d’ouvriers et de tailleurs.
Les ressources géologiques se sont cependant peu à peu amoindries, et la petite taille des exploitations les ont rendu moins rentables. Finalement, avec l’arrivée du canal puis du chemin de fer, les effets de l’exode rural et ceux du remembrement agricole, la région a été progressivement désertée. Seules quelques entreprises subsistent sur ce territoire par ailleurs marqué par les excavations des anciennes carrières, d’où s’élève parfois la haute cheminée d’un four à chaux.
Se pose alors la question du devenir de ces sites aux dimensions souvent grandioses et à la nature exaltée, après l’extraction et la production?
Quel peut être notre rôle et notre action de paysagiste sur ces lieux délaissés, emprunts d'histoire, afin qu'ils renaissent à la vue et à l'usage de tous?
